A quelques jours de la COP27, BVA et la Banque Européenne d’Investissement dévoilent les résultats de la cinquième édition de l’étude sur le climat réalisée auprès de plus de 25.700 personnes dans les 27 pays de l’Union européenne, au Royaume-Uni, en Chine et aux États-Unis. Cette édition montre que les Français ont une conscience aiguë de la crise climatique et du défi qu’elle représente ; plus que leurs homologues européens et plus que l’an dernier. Ils déplorent l’action insuffisante de leur gouvernement et estiment que la guerre en Ukraine représente une opportunité pour accélérer la transition écologique dans leur pays.
La prise de conscience de l’enjeu climatique progresse en France et devient de plus en plus tangible au quotidien
L’an dernier, la pandémie de Covid-19 était le défi numéro un des Français. Le contexte a clairement changé cette année, puisque l’inflation est désormais le premier défi cité (52%), bien plus que dans le reste de l’Union européenne (36%), alors que la France a l’un des taux d’inflation les plus bas.
Autre changement majeur à noter : le changement climatique reste en deuxième position, mais il gagne nettement en importance (47% contre 39% en 2021 ; +8 points), notamment chez les 65 ans et plus (58% ; +15 points). Si l’on ajoute la dégradation de l’environnement (26%), 62% des Français citent les problèmes environnementaux, soit 10 points de plus qu’ailleurs en Europe, signe d’une profonde prise de conscience de cette problématique dans notre pays.
Cette plus grande sensibilisation à la question climatique va de pair avec un impact quotidien plus fort ressenti par les Français. Après un été marqué en France par la canicule et les incendies, 80% des Français déclarent aujourd’hui ressentir les effets du changement climatique dans leur vie quotidienne, soit 9 points de plus que l’an dernier.
Les Français attendent un engagement plus fort et plus rapide du gouvernement en faveur du climat
Près de 9 Français sur 10 (89%) pensent que si nous ne réduisons pas drastiquement notre consommation d’énergie et de biens dans les années à venir, nous allons vers une catastrophe planétaire.
Le gouvernement ne semble pas être à la hauteur : 87% estiment qu’il est trop lent à agir contre le changement climatique et la dégradation de l’environnement, un sentiment partagé par toutes les catégories de la population, quels que soient leur âge, leur bord politique, leur situation géographique ou leur niveau de revenus. 67% des Français sont même favorables à des mesures gouvernementales plus strictes imposant des changements de comportement pour lutter contre le changement climatique.
Dans ce contexte, seuls 39% pensent que la France parviendra à réduire significativement ses émissions de carbone d’ici 2030 (36% dans l’UE27).
La guerre en Ukraine, un événement perçu comme une opportunité pour accélérer la transition écologique
Pour la plupart des Français (71%), la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le prix du pétrole et du gaz devraient permettre d’accélérer la transition écologique en réduisant la consommation d’énergies fossiles (contre 66% pour la moyenne européenne).
Dans le contexte de la crise énergétique, les Français attendent de leur gouvernement qu’il développe d’abord les énergies renouvelables (41%), puis qu’il diversifie les fournisseurs d’énergie pour ne pas être dépendant d’un seul fournisseur (35%). A noter que la réduction de la consommation d’énergie par les citoyens et les entreprises arrive à un niveau plus élevé qu’ailleurs en Europe (24% vs 19%), peut-être en raison du message de plus en plus porté en France sur la « sobriété énergétique ». A noter également que ce sujet est plus fréquemment évoqué par la jeune génération (31% chez les 15-29 ans).
Pour réduire la consommation d’énergie, les Français privilégient une forte taxation des consommations énergétiques ayant un fort impact sur le climat et l’environnement (68%), notamment les sympathisants de gauche (74%).
En revanche, une mesure est nettement plus polarisante : la proposition de limiter davantage la vitesse sur les autoroutes. Seuls 53% des Français sont favorables à cette mesure, soit 9 points de moins que dans les autres pays européens.
D’un point de vue individuel, si les Français devaient baisser la température de leur logement cet hiver, ils accepteraient une température minimale de 19°C en moyenne, ce qui est la recommandation officielle. 23% se disent même prêts à descendre en dessous de cette température.