Alors que la ministre du Travail a présenté le 5 mars les grandes lignes de la future réforme de la formation professionnelle, BVA a fait le point pour La Tribune sur les opinions des Français à l’égard de ce projet.
Le système actuel de formation professionnelle très critiqué
Les Français se montrent très critiques à l’égard du système actuel d’organisation de la formation des actifs. 77% estiment qu’il n’est pas efficace, 77% qu’il n’est pas facile à comprendre et 75% qu’il n’est pas facile d’accès. Ce système n’est pas adapté aux évolutions du marché du travail pour 75% des Français et 66% pensent qu’il n’est pas ouvert au plus grand nombre (notamment les demandeurs d’emploi : 83%, les femmes : 72% et les 50-64 ans : 70%). Ces évaluations négatives laissent envisager que l’esprit de la future réforme, qui vise à simplifier la formation, à mieux accompagner les actifs et à faciliter l’accès aux droits va bien dans le sens des attentes de l’opinion.
Un projet de réforme dont 72% des Français ont entendu parler mais une connaissance à consolider
La connaissance du projet gouvernemental est encore peu solide une semaine après l’annonce de ses grandes lignes. Si 72% des Français en ont entendu parler, seuls 17% voient en quoi il consiste contre 55% qui ne voient pas précisément ce dont il s’agit. A l’inverse, 26% des Français n’ont pas entendu parler de ce projet de réforme (2% ne se sont pas prononcés).
Soutenir la formation des chômeurs et des salariés les moins qualifiés, angle de la réforme jugé prioritaire devant le développement du conseil en évolution professionnelle
63% des Français jugent qu’il est prioritaire de soutenir la formation des demandeurs d’emploi et 63% de soutenir la formation des salariés les moins qualifiés.
Le développement du conseil personnalisé en évolution professionnelle est accueilli de façon également assez positive : 49% des Français considèrent que c’est une mesure prioritaire.
Innovation de la réforme, la mise en place d’une application pour s’inscrire et consulter des informations sur les parcours rencontre un accueil mitigé et ne s’impose pas comme une priorité. 27% des Français jugent ce point prioritaire contre 38% qui l’estiment important mais pas prioritaire et 25% secondaire.
Plus en retrait encore, seuls 9% des Français considèrent qu’il est prioritaire de proposer des formations « 100% sur Internet », un intérêt très bas pour cette possibilité, qui souligne la réticence régulièrement manifestée des Français à se former à distance et sans encadrement.
Dans l’esprit des Français, une nouvelle organisation qui améliorera la performance de la formation plus qu’elle ne fera évoluer le marché de l’emploi
65% des Français considèrent que cette réforme permettra de remonter le niveau de compétence des actifs français, 52% qu’elle pourra améliorer la compétitivité des entreprises françaises et 49% qu’elle pourra les faire progresser personnellement sur le plan professionnel (52% des actifs). En revanche, uniquement 41% des Français estiment que la réforme gouvernementale permettra de faire baisser le chômage, signe d’une opinion qui reste réservée sur les effets de plus long terme du nouveau dispositif ou sur sa capacité à dépasser le cadre strict de l’amélioration des compétences des actifs.