A l’occasion des 10 ans de l’institut de l’Engagement, BVA a sondé un échantillon représentatif de 800 jeunes âgés de 18 à 24 ans, pour comprendre quelle était la réalité aujourd’hui de l’engagement au sein de la jeunesse française. Entre deux raccourcis qu’on entend parfois à leur sujet – les jeunes ne s’engagent plus, ne votent plus, se désintéressent de la société ; ou à l’inverse, les jeunes sont tellement investis sur l’environnement qu’ils quittent massivement leurs études ou leur employeur pour concrétiser leur engagement – où placer le curseur ?

Les jeunes s’engagent … presque sans le savoir !

  • L’engagement des jeunes prend de nouvelles formes : ils s’investissent moins dans des structures collectives traditionnelles (parti, syndicat…) mais ils s’impliquent autrement (pétitions, réseaux sociaux…)
  • Des actions qui ne leur paraissent pas nécessairement relever de ce qu’on appelle « l’engagement » : 45% des jeunes ne se sentent pas particulièrement engagés mais parmi eux, 67% s’impliquent quand même dans au moins une de ces actions individuelles.

In ou out ? Le dilemme de la jeunesse

  • 51% pensent qu’il vaut mieux être « in » et agir de l’intérieur, pour être au cœur du pouvoir ; 46% qu’il est préférable d’être « out » et d’agir en dehors du système, pour rester libre et fidèles à ses convictions.
  • Une ligne de partage en partie liée à leur profil socio-culturel : les jeunes les plus diplômés sont plus enclins à être « in », les jeunes plus défavorisés à être « out ».
  • 37% des diplômés Bac+5 considèrent toutefois qu’il faut agir en dehors du système. Signal faible d’une bascule à venir de la jeunesse vers l’adoption de chemins de traverse ?

Vers une grande désertion ? Un jeune sur cinq a déjà renoncé à un travail par conviction

  • Un jeune sur cinq (21%) déclare avoir déjà renoncé à un travail ou une proposition d’emploi en raison de ses convictions ou de son engagement.
  • C’est notamment le cas de 30% des diplômés Bac+5, qui ont sans doute davantage les moyens ou le choix d’aller jusqu’au bout de leur démarche aujourd’hui… avant une généralisation à d’autres profils ?

« Dirigeants, montrez l’exemple ! » : plus que des discours, les jeunes veulent que les dirigeants s’impliquent personnellement

  • Contrairement aux idées reçues, l’environnement n’est pas la première raison mise en avant par ces « déserteurs » : c’est le manque d’engagement personnel de la part des dirigeants de l’entreprise (38%) qui est le plus cité.
  • C’est le signe d’une forte attente en termes d’incarnation et d’exemplarité de la part des dirigeants.
  • En revanche, une fois qu’ils sont en poste, les jeunes osent moins s’engager au travail : la moitié des jeunes actifs (46%) considèrent que le travail n’est pas le lieu pour s’engager et afficher ses opinions personnelles.

L’engagement, le choix d’une vie ? Un axe structurant de la vie d’un jeune sur deux

  • Près de la moitié des jeunes (46%) ont renoncé à une relation amoureuse ou amicale en raison de leur engagement.
  • 55% ont aussi déjà renoncé à certains services ou marques qui ne sont pas respectueuses de leurs convictions.