La popularité d’Emmanuel Macron en baisse après les élections législatives (38%; -4)
Alors que les élections législatives se sont soldées par un échec pour Emmanuel Macron, qui ne dispose que d’une majorité relative pour gouverner, les Français se montrent plus sévères qu’en mai dernier à son égard. Seuls 38% d’entre eux déclarent avoir une bonne opinion de lui (-4), contre 61% qui en ont une mauvaise opinion (+4).
Elisabeth Borne voit aussi sa cote de popularité baisser mais pâtit un peu moins des législatives que le Président
Elisabeth Borne voit elle aussi sa cote de popularité nettement diminuer depuis le mois dernier, où elle venait d’être nommée : 41% des Français ont une bonne opinion d’elle, soit une baisse de 9 points. Sans avoir véritablement bénéficié d’un état de grâce, elle suscitait en mai un a priori positif qui semble donc s’être étiolé aujourd’hui. Elle conserve néanmoins un socle d’opinions positives relativement élevé au regard du contexte, puisque sa popularité est supérieure à celle d’Emmanuel Macron et dans le sillage de celle de son prédécesseur à Matignon, Jean Castex. Le fait qu’elle ait été nommée récemment et qu’elle soit moins connue et exposée qu’Emmanuel Macron la préserve sans doute quelque peu.
Au demeurant, 42% des interviewés souhaitent qu’elle reste première ministre, contre 57% qui ne le souhaitent pas : des résultats qui n’ont pas évolué depuis les législatives et qui ne témoignent pas chez les Français d’un sentiment particulièrement prononcé d’illégitimité à son poste.
60% des Français estiment néanmoins qu’elle sort de la séquence affaiblie, mais ils sont 74% à le penser pour Emmanuel Macron : si Elisabeth Borne ne suscite pas l’enthousiasme, ce n’est pas elle qui cristallise les critiques, mais bien davantage le Président.
Marine Le Pen et le Rassemblement national, grands gagnants de la séquence des législatives
Avec 89 députés élus dimanche dernier, le Rassemblement national fait non seulement une entrée fracassante à l’Assemblée nationale mais bénéficie clairement dans l’opinion d’une dynamique positive, en apparaissant comme le grand vainqueur de ces élections. 72% des Français pensent ainsi que Marine Le Pen sort renforcée des législatives et 71% pensent de même à propos du Rassemblement national.
C’est la seule personnalité (et le seul parti) à bénéficier d’une telle perception. A titre de comparaison, Jean-Luc Mélenchon ne donne le sentiment de sortir renforcé des législatives qu’à une majorité relative de Français (44%, tandis que 27% le jugent affaibli). Même constat pour la France insoumise (41% la jugent renforcée, 24% affaiblie). Les autres partis, qui ont pourtant « sauvé » un nombre de sièges significatif, ne sont quant à eux pas considérés comme tirant leur épingle du jeu, que ce soit LR (48% pensent qu’ils sortent affaiblis de la séquence), le PS (44%), le PC (35%) ou EELV (35%).
Jean-Luc Mélenchon, toujours aussi clivant
Si Jean-Luc Mélenchon n’est pas à placer au même niveau que ses partenaires ou que LR dans la perception qu’en ont les Français (44% le jugent renforcé par la séquence), il peine toujours à apparaitre comme une alternative crédible à Emmanuel Macron et à incarner la principale opposition au Président. Ainsi sa cote d’influence diminue une nouvelle fois, seuls 26% des Français souhaitant qu’il joue un rôle important à l’avenir (-7 points depuis mai, -14 points depuis avril).
En dehors des sympathisants LFI chez qui il fait « le plein » (92%), Jean-Luc Mélenchon suscite toujours beaucoup de réticences chez les sympathisants EELV (seuls 30% souhaitent qu’il ait davantage d’influence, 8e position) et PS (40%, 11e position).
Une Assemblée renouvelée… signe d’un renouveau démocratique ?
Pour une majorité de Français (56%), la nouvelle composition de l’Assemblée nationale est une bonne chose : ils considèrent ainsi que cela va revitaliser la démocratie et renforcer le rôle du Parlement. Un jugement partagé majoritairement par la plupart des catégories de population à l’exception des sympathisants LREM (58%). Ce ne sont donc que 24% des Français qui considèrent que c’est plutôt une mauvaise chose et redoutent la paralysie du pays ou l’incapacité de faire passer la moindre réforme.
Seule une minorité de Français fait par ailleurs part de son mécontentement à l’égard du résultat (27%) – notamment et de façon logique parmi les sympathisants LREM (63%). Ils sont à l’inverse 38% à s’en réjouir (52% parmi les sympathisants du RN, 69% parmi les sympathisants LFI). On notera que l’enthousiasme est tout de même assez relatif chez les sympathisants EELV (44%) et PS (44%), peut-être inquiets face à la domination de LFI.
Mais pour de nombreux Français, le sujet est en réalité anecdotique : 34% se montrent indifférents à l’égard du résultat des législatives, notamment parmi les jeunes (49%) et les employés / ouvriers (39%) qui sont aussi ceux qui se sont le moins déplacés dans les urnes. Si la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale peut renforcer le rôle du parlement, rien ne dit qu’elle réconciliera les Français avec leurs institutions…